Terrestres
L’exposition TERRESTRES tente de reconsidérer notre rapport à la nature, à notre part animale, sédiments de nos comportements primitifs, de nos croyances, de nos mythologies, ceci dans notre société contemporaine où l’homme se tient trop souvent avec arrogance, en dehors et au dessus de la nature.
Les œuvres trouvent leur inspiration dans la nature et les croyances des préalpes fribourgeoises, origines du peintre, mais elles sont constituées aussi des influences d’ailleurs comme notamment le syncrétisme du Brésil ou l’animisme de Madagascar.
Les cervidés et les abeilles sont ici les deux figures tutélaires. La montagne est de même très présente, emblématique, elle est recueillement, élévation et aussi menace terrifiante parfois. Au milieu de tout cela, l’être humain, non seulement tenu par un comportement de survie, mais conscient de son issue mortelle, une conscience qui continue sans cesse à l’interpeler sur un « sens » qui semble perdu.
« Tout cela figure et se transfigure, cocons, essaims, figures drapés, sexes, poumons… Ils deviennent « montagnes » et la montagne en pierre noire devient elle-même « essaims ». Mon travail prend ici sens dans cette conscience de nos natures différentes qui pourtant se mêlent et se reconnaissent. Je veux être l’abeille, je veux être le cerf, la montagne, je veux être le vent et la pluie, le bourdonnement de la ruche ou le martèlement des sabots, le sang de la bête égorgée… Je resterai pourtant toujours un humain, un individu bien distinct, je veux cependant être ces natures dans ma conscience de « terrestre », sans quoi je ne serais qu’un électron, non pas libre mais déréglé qui agit contre le système dans lequel il est sensé vivre. »
Guy Oberson, extrait du journal d’atelier, 2013
Publié dans « TERRESTRES», Editions Actes Sud. Arles, 2014
Nesting 2
L’essaim : soucis, craintes, remords
furies d’Euripide,
mouches de Sartre
L’ouverture, le bâillement bée sur quelle antre ?
Laquelle de mes bouches crache ces bestioles
ou subit leur attaque ? Suis-je assaillie ou assaillante ?
Leur bourdonnement aigu perçant innombrable
me torture
Je crois qu’elles viennent du dehors mais non
elles viennent du dedans
La ruche est un de mes organes
Poumon – non, plus intime – sexe – non, plus intime – cerveau
Nancy Huston, écrivaine
Poème publié dans « TERRESTRES», Editions Actes Sud. Arles, 2014
Ce travail a été présenté en expositions personnelles à la chapelle du Méjan à Arles en 2015, à la galerie Eric Mouchet à Paris en 2014, au musée de Charmey en CH en 2013.
En collectif au musée Morsbroich de Leverkusen DE en 2014, à la Villa Merkel de Esslingen DE en 2015, au Musée d’art des Grisons à Coire CH en 2019
Publications :
« TERRESTRES», Guy Oberson œuvres et journal d’atelier, Nancy Huston poèmes, Editions Actes Sud. Arles, 2014
http://www.actes-sud.fr/catalogue/arts-plastiques-et-sculpture/terrestres/
JAEGGER & SAMMLER IN DER ZEITGENÖSSISCHEN Kunst », Text von F. Emslander, Wienand Verlag, Köln, 2014
https://docplayer.org/45438228-Jaeger-sammler-in-der-zeitgenoessischen-kunst.html