Naked Clothes, After Arbus and Mapplethorpe

 

Naked Clothes

After Arbus and Mapplethorpe

À travers une série de créations inspirées des oeuvres des grands photographes américains Diane Arbus (1923 – 1971) et Robert Mapplethorpe (1946 – 1989), « Naked Clothes » traite de la manière dont les êtres sont révélés par leurs attitudes, leurs habillements et même leurs lieux de vie intime.

Si chez Arbus, les sujets photographiés dissimulent le plus souvent leur fragilité derrière des habillements «maladroits» ou des apparats grotesques, chez Mapplethorpe, ils la dissimulent sous des corps de mannequin à la musculation parfaite, avec un soin excessif des apparences. Dans les deux cas on devine un érotisme malmené, une angoisse de la solitude et de la honte.

Pour évoquer cela, les dessins et peintures réalisés ici utilisent les photographies de différentes manières, soit par des transformations d’apparences, soit par l’appropriation d’éléments ou la création de nouveaux récits.

« Dans leur quête incessante du regard et de la véracité de l’être, les créations de Guy Oberson s’inscrivent dans la continuité des courants-phares et des expériences esthétiques majeures de l’histoire de l’art. L’artiste confie lui-même à quel point, par exemple, le travail de la photographe américaine Diane Arbus inspire et nourrit son imaginaire. Ainsi, la série des dessins « Altar Girls » et « Alter Ego » affirment un lien direct avec un cliché d’Arbus réalisé en 1963 et intitulé « Child Skipping Rope at a Puerto Rican Festival, NYC »1. La photographie montre une fille habillée dans une robe blanche et jouant à la corde ; elle met l’accent sur le visage austère et étrangement vieilli par rapport à l’âge de l’enfant2. La candeur de la robe contraste avec l’apparente laideur de l’expression faciale3. Sur la base de cette même dualité, les trois représentations de Guy Oberson soulignent l’effervescence et la naïveté du jeu corporel, enfantin vis-à-vis de l’ambiguïté physionomique. Attaché au corps ou soustrait dans un « alter ego », le visage résume la quintessence de l’être, sa marque.

Subsiste à la rencontre de ces deux visions artistiques la force d’un credo : à l’instar des photographies de Diane Arbus, les oeuvres de Guy Oberson transfigurent la singularité de l’être marginal, non-stéréotypé. De ce fait, elles dialoguent parfaitement avec les célèbres portraits photographiés par Diane Arbus dans la rue, à l’occasion des festivals et foires publiques ou encore dans les hôtels anonymes et les appartements privés de l’Amérique des années soixante. »

Dora Sagardoyburu, historienne de l’art
Extrait de « 
Guy Oberson – Le corps radiographié»
Texte plublié dans
« Zones poreuses – Carte blanche à Guy Oberson », Galerie C, Neuchâtel, 2016

 

 

Ce travail a fait l’objet des expositions suivantes :

« Naked Clothes, after Arbus and Mapplethorpe »

Exposition monographique, musée des Beaux-arts du Locle CH, 2018

Curatrice : Nathalie Herschdorfer.

http://www.mbal.ch/exposition/guy-oberson/

 

Expositions collectives :

« TOT »

Galerie C, Neuchâtel, 2021

http://www.galeriec.ch/tot

 

« Zones poreuses – Carte blanche à Guy Oberson »

Galerie C, Neuchâtel, 2016

http://www.galeriec.ch/carteblancheguyoberson